C’est comme ça, et me faites pas chier

Dans sa dernière création, l’incontournable et toujours aussi turbulent et explosif Rodrigo Garcia propose un spectacle où nous n’y voyons plus rien, malgré nos yeux grands ouverts et un éclairage électrique permanent. Il s’interroge : « comment les peintres renaissants firent-ils pour voir ce qu’ils ont peint, ces fresques qui parlent à l’âme, qui parlent de lumières, de mouvements et de jeux de regards ? Ils n’avaient ni ampoule, ni néon, ni led ! Sans ombre, sans intériorité, sans silence, nos yeux s’éteindraient-ils ? ». 
Dans un langage éloigné du théâtre traditionnel, à la fois ancré dans le réel et fortement poétique, le travail de Rodrigo Garcia dénonce avec brutalité et provocation notre société de consommation et notre inertie.

« … La vie a ses propres temps, qui vont de plus en plus vite : deux heures de TGV pour aller à Paris, tu n’as pas le temps de t’arrêter pour regarder une fleur ou une vache.
Le temps s’est comprimé, alors c’est beau de le récupérer au théâtre, de passer du temps ensemble et de développer nos sensibilités perdues. 
C’est pour ça que j’aime les temps morts au théâtre ».

Entretien avec Rodrigo Garcia. Propos recueillis par Charlotte Lagrange pour Bonlieu / Scène nationale Annecy

… Je me méfie de l’amour que me vouent mes enfants 
et du soi-disant amour qu’en tant que père je devrais cultiver à l’égard de mes enfants. 
En revanche, je place mes espoirs dans l’alphabet …

Texte et mise en scène 
Rodrigo Garcia

Avec 
Melchior Derouet
Núria Lloansi
Daniel Romero

Musique
Daniel Romero
Création lumières
Carlos Marquerie
Création vidéo
Ramon Diago

Spectacle de la compagnie Rodrigo Garcia
produit par Bonlieu Scène nationale Annecy,
coproduit par le Théâtre de Gennevilliers,
centre dramatique national de création contemporaine
www.rodrigogarcia.es

Du 3 au 4 septembre 2011