Un Volcan silencieux

Est-ce que naître la même année signifie quelque chose ? Est-ce que ça fait une cartographie spécifique ? Qui n’a jamais fantasmé de savoir ce que ses ami·es d’enfance sont devenu·es ?

La metteuse en scène Diane Muller fait l’expérience d’interviewer dix anciennes camarades de classe de la région de Dijon, où elle a grandi, qui sont nées la même année qu’elle, en 1979, et qui sont principalement de classe moyenne, originaire de province, hétérosexuelles et mères. Diane Muller réalise ainsi avec elles des entretiens d’une heure où elle laisse la discussion se dérouler librement sans imposer de thématique, puis les retraverse avec Carole Christe (sociologue) et Noémi Michel (politologue) pour en sortir des lignes saillantes.

Du mythe du Prince charmant à la fondation d’une famille, ou comment le patriarcat pousse ces femmes à l’apprivoisement d’une forme de solitude (ou pas) souvent confondue avec le célibat. Sur scène, dans un dispositif bi-frontal, la metteuse en scène retransmet à l’oreillette, leurs propos, convoquant, le temps d’un spectacle, ces destinées de femmes nées en 1979.

#femmes #camaradesdeclasse #1979 #déterminismesocial #modèlesfamiliaux

La metteuse en scène et comédienne Diane Muller poursuit, avec « Un volcan silencieux », le travail qu’elle a mené dans ses précédents projets, où l’approche sociologique tient une place essentielle. Cette proposition, programmée en collaboration avec le festival Les Créatives, s’apparente à un carottage, tel que le pratique les géographes ou paléontologues dans la glace. Ici, c’est l’année, un lieu, une classe qui sont choisis pour regarder la société. Dessiner des lignes.

Photo de couverture : © Nora Rupp

Photos

Photos : © Nora Rupp

Bord de scène

Samedi 22 novembre, 20h – gratuit, sans réservation

EXPÉRIENCES MISES EN SPECTACLE : DES EXPÉRIMENTATIONS FÉMINISTES

Pour les féministes noires, toute production de connaissance doit s’articuler autour d’expériences vécues. En appliquant cette perspective aux arts vivants en Suisse romande, la discussion aborde le théâtre et la performance comme des espaces potentiels de transmission d’un savoir engagé. Quels enjeux esthétiques et politiques émergent au sein de créations qui explorent l’ »expérience » comme méthode de création féministe et/ou féministe noire ?

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Photos : de gauche à droite, Noémi Michel, Carole Christe, Diane Muller et Davide-Christelle Sanvee © DR

Avec les intervenantes :

CAROLE CHRISTE (CH)

CAROLE CHRISTE est docteure en sciences sociales de l’Université de Lausanne. Pour sa thèse, elle a enquêté sur le milieu des arts vivants contemporains lémaniques en tentant de saisir les enjeux de rapports de pouvoir qui s’y trouvent. Son mémoire de master en études genre portait sur les socialisations genrées des danseur·euse·x·s en formation professionnelle. Elle est actuellement chargée de recherche et répondante égalité & diversité à la Haute école de musique Vaud, Valais, Fribourg, et secrétaire des Compagnies vaudoises.

DIANE MULLER (CH/FR)

DIANE MULLER est diplômée de la première promotion de la Manufacture en 2006, suite à une Licence en Sociologie-Anthropologie de l’Université de Bourgogne. Au cours de sa carrière, elle joue dans plus de 30 spectacles dont le rôle principal d’une pièce récompensée par un Molière, Lettres d’amour de 0 à 10. Depuis elle a travaillé principalement sur des écritures de plateaux, des écritures contemporaines et est l’autrice de Mercredi 13, une pièce sur le travail et The Glass Room, un thriller géopolitique sur l’Iran et les États-Unis. Elle a également mis en lecture Putzman, le journal de nettoyeur de son oncle syndiqué à l’Hôpital de Genève (lu par Pierre Banderet). Elle joue Un Volcan Silencieux au Théâtre du Loup dans le cadre du Festival Les Créatives.

DAVIDE-CHRISTELLE SANVEE (TG/CH)

DAVIDE-CHRISTELLE SANVEE est une artiste qui travaille et vit à Genève. Elle a étudié l’art à la Haute école d’Art et de Design de Genève (HEAD), où elle a découvert dans la performance un moyen qui lui permet d’exprimer la complexité des sujets politiques et sociaux qui animent souvent son exploration artistique. Son intérêt pour la physicalité des espaces l’emmène à Amsterdam, où elle obtient un Master d’Architecture d’intérieur au Studio for Immediate Spaces de la Sandberg Institut en 2019. La même année, elle reçoit également le Prix Suisse de la performance pour sa pièce Le ich dans nicht. En 2022, elle rejoint en tant qu’interprète le spectacle Carte Noire nommée Désir de Rébecca Chaillon. En 2025, elle reçoit le Prix Suisse des Arts de la scène.

Une discussion modérée par NOÉMI MICHEL (CH)

NOÉMI MICHEL est autrice, dramaturge et enseignante-chercheure. Elle enseigne à la HEAD ainsi qu’à l’École cantonale d’art de Lausanne et collabore avec diverses institutions culturelles pour des réalisations allant de l’écriture de textes critiques à la production de contenu radiophonique. Son travail se focalise sur les pensées critiques noires qu’elle aborde comme ressources précieuses pour faire sens de notre condition contemporaine et imaginer des futurs plus justes. Elle est la co-autrice et dramaturge de la pièce pluridisciplinaire Vielleicht (2022) et travaille régulièrement en tant que consultante dramaturgique autour des politiques de représentation et de la diversité.

DJ set

Samedi 22 novembre, 21h30 – gratuit, sans réservation

avec KA(RA)MI (CH, Afrocaribbean beats)

KA(RA)MI est DJ, beatmakeuse, claviériste, autrice, interprète et directrice artistique. Artiste basée à Paris, d’origine haïtienne et hongroise, ses pratiques pluridisciplinaires explorent les liens entre les musiques noires diasporiques : Hip hop, RnB, Zouk, Konpa, Afrobeats, House… Et elle s’interroge : comment cultiver les ponts entre tous ces styles ?

Photo : Ka(ra)mi © DR

mise en scène et jeu
DIANE MULLER

son
CÉDRIC SIMON
ALEXIS GFELLER

dramaturgie
ADINA SECRÉTAN

regards extérieurs
CÉDRIC DJEDJE
ROLAND GERVET

conseils scientifiques
NOÉMI MICHEL (politologue)
CAROLE CHRISTE (sociologue)

travail corporel
MARCELA SAN PEDRO

costumes
ELÉONORE CASSAIGNEAU

lumières
NIDEA HENRIQUES

loop
PIERO GEIGER

production
CIE DIANEM

coproduction
THÉÂTRE DU LOUP

administration
GUITI TABRIZIAN

Accompagnement en diffusion
BARBARA GIONGO – La TitaProd

soutiens
VILLE DE GENÈVE, SSA, FONDATION JÜRG BÜRKI, MAISON JACQUES COPEAU PERNAND-VERGELESSES, FONDATION COROMANDEL, FONDATION JAN MICHALSKI, FEEIG ACTION INTERMITTENCE

remerciements
LES FEMMES INTERVIEWÉES, JEAN-JACQUES IGNART, EMANUELLE PETIT, CÉLINE MONNERET, CYRILLE GAY, IVAN GRINBERG, MAXIME CONTREPOIS, PIERRE-EMMANUEL SORIGNET, MJC MONTCHAPET

accueil en partenariat avec

Visuel : © Maurane Zaugg